César ou Dieu ?
- projetmaranatha
- 6 mai
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« Dans toutes les tribus d'Israël, tout le peuple était en contestation, disant : Le roi (David) nous a délivrés de la main de nos ennemis, c'est lui qui nous a sauvés de la main des Philistins ; et maintenant il a dû fuir du pays devant Absalom. Or Absalom, que nous avions oint pour qu’il régnât sur nous, est mort dans la bataille : pourquoi ne parlez-vous pas de faire revenir le roi (David) ? De son côté, le roi David envoya dire aux sacrificateurs Tsadok et Abiathar : Parlez aux anciens de Juda, et dites-leur : Pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi dans sa maison ? Car ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusqu'au roi. » 2 Samuel 19.10 à 12 (versets 9 à 11 selon les versions).
Cette histoire parle du roi d'Israël, David et d'un de ses fils, Absalom. David était le roi que Dieu avait choisi, le roi légitime aux yeux de Dieu, pour gouverner son peuple. Le nom David, signifie : « bien-aimé ». Il nous rappelle Jésus, Lui-Même appelé : « le Fils bien-aimé » Matthieu 3.17. David, en tant que roi d'Israël est une figure du Christ-Jésus, Roi d’Israël et Roi des nations. Absalom était l’homme que le peuple avait consacré par onction, afin qu'il règne sur lui. C'est le peuple d'Israël, le peuple de Dieu qui avait choisi de lui octroyer le pouvoir : « Absalom, que nous avions oint pour qu’il régnât sur nous… » 2 Samuel 19.11. L’ambition d’Absalom, était de renverser le pouvoir de son père, malgré la légitimité de ce dernier. Le nom Absalom signifie : « père de paix » ; c'est un joli nom.
Mais de quelle paix s'agit-il ? Surtout, si l’on considère son histoire * et la façon dont il a cherché à prendre le pouvoir d'une manière illégale. La paix qu'Absalom propose est la paix que le monde donne, par opposition à la Paix qui vient de Christ : « Je vous laisse la Paix, je vous donne Ma Paix… » Jean 14.27. Absalom est père d'une fausse paix, d'une paix illusoire.
D’une certaine façon, Absalom représente l'État-Providence. C’est-à-dire, l’État qui se présente comme celui qui répond ou cherche à répondre à tous les besoins des citoyens. Cet État-Providence, qui a vu le jour en Occident, n’est pas un problème en soi, même quand il cherche à se substituer à Dieu. D’autant que Jésus, nous a enseignés à rendre à César ce qui appartient à César Matthieu 22.21 (et à Dieu ce qui appartient à Dieu).
La question est plutôt : quelle place, accordons-nous dans notre cœur à cet État soi-disant providentiel ? Autrement dit, et pour revenir à notre texte : N'avons-nous pas, nous l'Église, à un moment donné, consacré cet Absalom afin qu'il règne sur nous ? Et depuis combien d'années ? Cela remonterait-il déjà à l'époque de l'empereur Constantin ou au 18ème siècle dit « siècle des lumières » ?
En vérité, de qui dépendons-nous réellement ? Où est notre véritable sécurité ? Vers qui nous tournons-nous pour chercher la paix et pourvoir à tous nos besoins ?
Puissions-nous, nous interroger et nous examiner à la lumière de l'Esprit-Saint !
Prenons par exemple la question des retraites. Un jeune qui commençait à travailler dans les années 80, signait un contrat social avec l’État, stipulant : « après 37.5 années de travail, tu auras droit à ta retraite ». Le risque est qu’en cours de route, « l’État-César » change la donne et entame des réformes qui modifient le contrat social signé à l’origine entre ce jeune et l’État. Et ce, d’une manière qui défavorise le travailleur. Il y a toujours la possibilité d’un recours vers les syndicats, d’aller manifester dans la rue, mais c’est en fin de compte « l’État-César » qui peut décider de changer le contrat. Cela reste une structure humaine. Ultimement, dans notre cœur, notre avenir dépend-t-il de « l’État-César » ou se trouve-t-il entre les mains de notre Père céleste dont les promesses sont toutes en Christ-Jésus : « oui, amen ! » ? 2 Corinthiens 1.20. Revenons à notre jeune qui a débuté sa carrière dans les années 80 : pourra-t-il recevoir une retraite à taux plein 37.5 années plus tard ? À ce jour ce n’est plus possible. Et un jeune qui débuterait sa carrière aujourd’hui, serait-il assuré de pouvoir percevoir un jour, une retraite à taux plein ? Humainement, nul ne le sait vraiment. Par contre, nous savons que notre assurance repose sur Celui qui nous dit : « … Je ne te délaisserai pas, Je ne t’abandonnerai pas ! » Josué 1.5.
Revenons à notre texte. Il est écrit : « Nous savons qui est le véritable Roi qui nous a délivrés de nos ennemis, c'est Lui qui nous a sauvés... » 2 Samuel 19.10. Le peuple de Dieu sait, au fond, qui est la véritable autorité sur sa vie, qui est le Vainqueur qui l’a délivré, l’a sauvé. Dans le texte ci-dessus, il s'agit de David mais pour nous l'Église, il s'agit de Jésus, Celui qui détient le pouvoir légal, consacré par onction par Dieu le Père. Puissions-nous, comme le peuple d'Israël (dans le texte), réaliser qu'au fond cet État-Providence sur qui nous comptions tant, « est mort » 2 Samuel 19.11. Pas mort, dans le sens où il aurait disparu ; mais mort, dans le sens où il serait vain pour nous, d'attendre de lui, paix et sécurité ? À partir de là, nous pouvons dire : « Maintenant, pourquoi ne parlez-vous pas de faire revenir le Roi ? » verset 11. « … et ils envoyèrent dire au roi : Reviens, toi, et tous tes serviteurs. Le Roi revint… le peuple se rendit à la rencontre du Roi… » (inspiré de 2 Samuel 19.15, 16).
Prions : « Cher Seigneur Jésus-Christ, pardon d'avoir, bien souvent couronné un autre roi, l'État-Providence afin qu'il règne sur nous, subvienne à tous nos besoins et nous être confiés en sa fausse paix. Nous reconnaissons aujourd'hui que c'est Toi notre seul vrai Roi. Merci toutefois, pour les structures étatiques au travers desquelles Tu es capable de nous apporter un certain bien-être. Ensemble nous Te disons : Pourquoi ne reviendrais-Tu pas bientôt. Tu nous manques, Toi seul peux nous apporter la Paix. Ta Présence seule nous rassure et nous garde en sécurité. Amen. »

Note :
* 2 Samuel chapitres 13 à 18 : histoire d’Absalom, fils de David
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